La présidente de Shell Canada, Susannah Pierce, a déclaré que les entreprises pétrolières et gazières ne devraient pas être tenues pour seules responsables du rythme de la transition énergétique mondiale. Pierce a fait ces commentaires lors d’une interview au Congrès mondial du pétrole à Calgary, où des dirigeants d’entreprises et des responsables gouvernementaux de pays producteurs de pétrole se réunissent. Le thème du congrès est la transition énergétique et les objectifs de l’industrie pour atteindre des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles.
Bien que Shell ait ses propres ambitions de neutralité carbone et investisse dans les sources d’énergie renouvelable, Pierce a souligné que la vitesse de décarbonisation mondiale dépend de la transition de l’ensemble de l’économie, pas seulement du secteur des combustibles fossiles. Elle a souligné le fait que le monde dépend encore largement des combustibles fossiles dans divers secteurs, et que la cadence de la transition sera déterminée par le mouvement collectif de tous les éléments.
Pierce a également défendu les entreprises pétrolières et gazières, affirmant qu’elles fournissent un produit dont l’économie mondiale dépend. Elle a souligné la difficulté de ne pas fournir aux clients l’énergie issue des combustibles fossiles dont ils ont besoin lorsqu’ils en sont encore dépendants. Pierce a souligné la nécessité d’incitations gouvernementales dans toute la chaîne de valeur, en particulier dans les industries intensives en carbone fossile telles que le ciment, la sidérurgie, le transport maritime et l’aviation.
Cependant, Pierce a exprimé des préoccupations concernant le plafond d’émissions prévu par le gouvernement fédéral pour le secteur pétrolier et gazier canadien, qui devrait être dévoilé plus tard cette année. Elle a fait valoir qu’un plafond qui pénalise l’industrie et qui pourrait avoir un impact sur la rentabilité entraverait les investissements dans des opportunités à faibles émissions de carbone. Pierce a appelé à un cadre pancanadien de décarbonisation plutôt qu’à cibler un secteur individuellement.
Le gouvernement de l’Alberta, la principale province productrice de pétrole du Canada, s’oppose au plafond d’émissions et s’est engagé à s’y opposer. Néanmoins, des sondages récents suggèrent que la majorité des Albertains soutiennent une forme de plafond d’émissions sur la production de pétrole et de gaz. Pierce estime que bien que de nombreux Canadiens souhaitent que le secteur de l’énergie joue un rôle dans la lutte contre le changement climatique, ils peuvent s’opposer à des mesures qui pourraient nuire à l’industrie.
Sources:
– La Presse Canadienne